Retirer le mors: protocole à suivre

J'ai lu les autres posts sur le sujet, mais n'y ai pas trouvé les réponses à mes interrogations

J'ai 16 ans de club/formations pro traditionnelles dans les pattes (et dans le cerveau). Je suis en pleine évolution concernant ma façon de penser, voir, sentir le monde, mais la prise de conscience passée, tout reste à faire et à découvrir. je suis en recherche de rapports nouveaux avec les chevaux, basés sur le respect, le travail des émotions, l'échange avec le partenaire cheval basé sur autre chose que la contrainte.
Avec mon cheval nous sommes en pause, cause passage pieds nus récent. J'ai depuis longtemps envie de passer sans mors, j'ai tenté le licol corde, le bitless avec lequel ça ne s'est pas bien passé, nous n'étions pas près, le travail préalable étant insuffisant.
Je ne compte pas remonter dessus de sitôt, mais le cas échéant j'aimerais ne plus avoir à lui mettre de métal dans la bouche, j'aimerais que vous m'en disiez plus sur le protocole à suivre à pied pour préparer en douceur cette transition...

Bonsoir Eija,

Tu peux commencer avec un licol corde, à pied, à apprendre à ton cheval à céder à la pression dans toutes les directions.
Le licol corde est idéal, car il est léger quand il n'agit pas, mais peut être assez inconfortable si le cheval s'appuie dessus.
Quand c'est acquis avec le licol corde, tu passes à un autre outil de ton choix et comme ton cheval aura déjà appris à céder, la transition se fera toute seule.

Nous travaillons pour l'instant avec un licol corde, et j'aimerai après tenter le side pull, notamment pour reprendre le travail aux longues-rênes. Pour l'instant la cession de nuque est acquise, le reculer avec un doigts au dessus du mousqueton, les flexions d'encolure également, le tout à l'arrêt dans le rond de longe.
Quelque chose me dit que ce n'est pas suffisant...

je suis au meme stade que toi bon moi c'est un poulain donc tous neuf. et j'aimerai avoir a lui mettre un mors dans la bouche. c'est dur et sa les blesses sans qu'on le voyent et lui infligé des douleurs c'est pas du plaisir pour qui que se soit.

moi j'ai bosser les cédées au pression de tous les sensent. je travaille aussi les cédée sur les épaule et les hanches car on dirige le cheval aussi avec les jambes.
mais la moi je demande a un profssionnel de me montrer des trucs a faire.

j'aimerai passé au bosal vieille méthode pour monté.

Bonjour, j'apporte mon témoignage à ce sujet.

Mon mérens hongre a été débourré entre 3 et 4 ans en mors à aguilles, puis je l'ai monté en simple mors à olive (sans muserolle) les 1ers temps.

Parallèlement à cette péruide, j'ai découvert l'étho, et fait pas mal de jeux et exercices à pied en licol étho. Puis l'idée est venue de monter avec le licol. Je suis donc montée quelques mois en licol étho en extérieur (comme sur mon avatar), puis j'ai voulu investir dans un matériel un peu plus précis (le fait que les rênes soient accrochées en un seul point sous le menton avec le licol me semblait imprécis).

J'ai donc acheté la bride barefoot qui fait bitless (coulissant) ou side-pull en même temps au choix. J'ai harnaché mon cheval avec et suis montée directement dessus, dans son pré quelques minutes pour voir comment il réagissait, puis immédiatement en extérieur. Pas besoin de travail spécifique avant de passer au sans-mors en ce qui nous concerne. Tout roule, depuis, le mors est au placard...

Quexy répond mieux au side-pull qu'au bitless.



Avec ma pouliche de 3 ans 1/2 que je suis en train de débourrer, c'est bitless depuis le début (elle répond mieux au bitless qu'au side, comme quoi, c'est différent pour chaque cheval, même monté de la même façon par le même cavalier...), elle ne connaîtra donc pas le mors dans sa bouche, puisqu'elle répond parfaitement sans mors.



Je crois qu'il ne faut pas trop se prendre la tête ni se poser 36 mille questions avant d'essayer de passer au sans mors... si on est serein dans la démarche, et qu'on a confiance en son cheval (et réciproquement biensûr), ça se passe bien !

Ouai enfin la première fois je ne me suis pas posée 10000 questions, à la fin de la séance 2e séance j'ai voulu aller faire un tour et je me suis retrouvée raide embarquée sur 2km, j'ai jeté mon cheval dans un buisson pour ne pas qu'on se vautre dans la méga descente qu'il y avait au bout du chemin...
Donc si je me pose des questions quand même

Merci pour ton témoignage!

Bonjour,

Peut-être aurais-tu quand même été embarquée avec un mors (ce n'est qu'une supposition on ne connait pas les circonstances), et si tu l'a jeté dans un buisson c'est que tu avais de la direction ?
(c'est juste pour voir un peu de positif dans le négatif )

J'ai passé 10 chevaux au sans mors, sans travail préalable à pied... mais ce sont des chevaux assez calme, pas du tout dans le sang comme on dit.
Ce que j'ai fait pour certain dont j'avais des doutes je sortais en extérieur au début avec les deux : un filet avec mors et un side-pull, j'avais donc 4 rennes, j'agissais avec le side-pull et si problème le mors était là mai il n'y a pas eu de problème.
Une amie faisait ça aussi avec son cheval (4 rennes) elle avait pas contre très souvent besoin du mors, puis elle a décidé d'enlever le filet avec mors pour voir ce que ça donnait et le cheval à très bien répondu...

Enfin je pense quand même qu'un travail à pied est nécessaire

Orslan avait 12 ans qd je l'a acheté, et était monté avec mord.
Avec moi il ne l'a plus jamais revu.

J'ai fais quelques trucs à pieds (parce qu'on venait de le déférer), puis on l'a monté un peu en carrière avec un licol etho: il n'était pas précis, pareil en side.
par contre en hack, même avec des rênes directs, il est léger et impeccable, depuis la 1ere fois qu'il l'a eu sur le nez.

Mais en balade, il me fait n'importe quoi...du moment qu'il le décide...et comme je n'ai pas (encore!) le niveau pour le gérer, ben il m'embarque aussi dans des galères...
du coup j'ai pris une décision: ne plus partir en balade seule. Soit avec un autre cavalier, soit avec quelqu’un à pied, car ça lui suffit pour ne pas faire l'andouille...
et il faut aussi que je trouve une solution pour prendre des cours là où on est (on vient de changer de pension)

Un travail est à faire en amont, pour ne pas se retrouver dans la situation que tu a décrite.

Le cheval doit se "donner". Des exercices à pieds, dans un rond de longe ou un coin de pré clôturé et rond.

Un cheval doit céder à une pression légère et pour arriver à ça, il faut progressivement l'habituer à céder. Tu te places à côté de lui, à gauche puis à droite, comme si tu allais marcher avec lui. En te penchant en avant (sans avancer) tu amènes sa tête (avec ta main qui tient la corde sous l'auge) vers le bas en tirant d'abord tout doucement, et dès qu'il baisse, tu cesses toute action, mais tu restes prête à redemander de baisser ainsi de suite jusqu'à lui maintenir le nez au sol. Là tu le maintiens comme ça qques secondes en remerciant de la voix et caressant le chanfrein. Cet exercice est synonyme de décontraction (tête basse). Tu pourras ensuite à pied lui demander cette cession dès qu'une situation stressante se produit.

L'important est de bien se concentrer sur le moment où il cède, pour céder à ton tour dans ta demande. Tu vas voir, il est étonnant de voir combien ils acceptent facilement ce geste.Surtout bien faire des deux côtés chaque exercice.

Ensuite, tu peux te placer à hauteur de son épaule, avec ta main sur sa joue extérieure (la joue opposée de là où tu es placée) et tu sollicites par petites pressions répétées ( et en augmentant d'intensité s'il résiste) pour amener le bout du nez du cheval vers toi. J'insiste sur ce geste alternatif, comme si tu pompais en l'amenant vers toi.

Tu peux ensuite envoyer le bout de ta corde (il faut une corde plus longue que ce qu'on a sur les licols) sur sa croupe en te tenant face à lui, comme si tu voulais chasser les mouches avec. Croupe d'un côté, de l'autre, sur le garrot, l'encolure, puis l'envoyer tout doucement sur ses jambes, si ça se passe bien, l'envoyer un peu plus fort, de façon à ce que la corde s'enroule un peu autour des jambes, puis de plus en plus.

Toujours avec la corde, lui demander l'immobilité, (tu es à gauche par exemple) puis aller vers la croupe par sa gauche, et passer la corde entourer autour de la croupe puis remonter vers sa tête par la droite et se mettre face au cheval, tirer doucement, par accoups là aussi, de façon à ce que le cheval tourne, (puisqu'il va céder à la sollicitation sur le côté gauche où passe la corde ) et revienne se mettre face à toi.

Ensuite, avec le stick, tapoter le sol devant ses antérieurs pour qu'il apprenne à reculer. Chasser les hanches (regarde les vidéos sur ces exercices)

Céder à la pression de la main latéralement (avant & arrière main)

Si tu connais qqu'un qui connaît ces exercices dans ton entourage, n'hésite pas, il est difficile d'apprendre tout ça seule. Il faut au moins se faire corriger une première fois ou deux, afin de ne rien rater...

+ 1 avec m29 : si le cheval doit t'embarquer, il t'embarquera, mors ou pas... ce n'est pas parce-qu'il n'a rien dans la bouche qu'il va devenir incontrôlable.

Je disais qu'il fallait être serein dans la démarche, c'est à dire avoir la confiance des 2 protagonistes l'un envers l'autre pour que ça marche. Si tu commences à te dire : "oh làlà, aujourd'hui, j'essaye de sortir sans mors, voyons voir ce qu'il va se passer... ça me fait flipper un peu quand même que mon cheval n'ait rien dans la bouche... comment faire s'il s'emballe et que je n'arrive pas à l'arrêter ?.... etc" . Alors, là, n'essaye même pas, c'est mort d'avance. Pour le cheval, c'est ou tout blanc ou tout noir, il ne connaît pas l'ambiguité, le gris ne fait pas partie de ses couleurs ni de ses humeurs...

Pour certains, la confiance va s'obtenir rapidement, pour d'autres, ce sera plus long et demandera plus de travail (pour que le cheval comprenne les codes demandés par le cavalier). ça dépend poru beaucoup du caractère de l'un et l'autre, du vécu et des expériences de chacun dans ce monde où normalement, humain et cheval n'est pas fait pour "s'entendre" à la base...

Mon cheval est né dans un élevage familial, a grandi paisiblement avec des copains, a été manipulé et habitué à l'homme depuis toujours, débourré gentiment, monté sans violence ni excès, ni dégoût... Quand je l'ai acheté à 4 ans, il était donc tout frais, n'avait jamais connu de mauvaises expériences, content d'apprendre je pense ce que je tentais de lui expliquer (car moi aussi, j'ai appris avec lui). J'ai travaillé les exos étho dont parle pâquerette, et le moment venu, j'ai senti le truc arriver. Je me suis dit, c'est maintenant, je passe au sans mors. Selon moi, ce n'était qu'une étape supplémentaire dans notre apprentissage et dans notre relation commune. J'ai eu confiance en lui parce-que je ressentais bien par toutes les réponses qu'il me donnait qu'il avait lui confiance en moi. ça va te paraître sûrement prétentieux, mais je savais que ça allait marcher.

Il y a un travail sur soi à effectuer, et une accumulation de plein de petites choses, de plein de petits moments passés avec son cheval qui fait qu'un jour, ça arrive. Et si pour toi il faut passer par du travail en carrière avant de "maîtriser" la chose, mon avis est que c'est uniquement pour te rassurer toi, car le cheval, lui, il sait déjà comment ça se passe...



Nous humains, sommes tous différents, mais les chevaux eux, sont très semblables... c'est à nous de nous remettre en question qd quelque chose ne semble pas tourner rond...

Citation :

Peut-être aurais-tu quand même été embarquée avec un mors (ce n'est
qu'une supposition on ne connait pas les circonstances), et si tu l'a
jeté dans un buisson c'est que tu avais de la direction ?
(c'est juste pour voir un peu de positif dans le négatif )

Sans doute. Il ne me l'avais fait qu'une fois en deux ans de vie commune, sur une piste de galop, j'ai mis deux tours entiers avant de réussir à l'arrêter tant bien que mal en attrapant l'anneau du mors à deux mains pour lui tourner la tête.
Pas glorieux, je sais, mais quand lâcher reprendre, ça ne marche pas, le mettre dans le vide ça ne marche pas, essayer de tourner ou de mettre du pli ça ne marche pas... J'avoue que ce sont les deux seules fois de ma vie où j'ai même envisagé de sauter en marche (parce qu'en plus dans ce cas là le terrain était méga glissant...).
Et malheureusement non je n'avais pas la direction, c'est vraiment en désespoir de cause que j'ai réussi à le faire tourner juste avant, je visais un chemin perpendiculaire, ça a été le buisson, bref on est pas mort, et ça a freiné la course.

Pâquerette merci pour ces explications, j'ai eu depuis l'occasion de travailler tout ça sur d'autres chevaux.

Bibimerens, j'étais parfaitement détendue et en confiance ce jour là, au point de piquer un petit galop dans une pente douce sur un chemin bien connu. 2km plus tard sans direction ni frein je l'étais beaucoup moins, et ma trouille est vite devenue la sienne.

Citation :

Il y a un travail sur soi à effectuer, et une accumulation de plein de
petites choses, de plein de petits moments passés avec son cheval qui
fait qu'un jour, ça arrive. Et si pour toi il faut passer par du travail
en carrière avant de "maîtriser" la chose, mon avis est que c'est
uniquement pour te rassurer toi, car le cheval, lui, il sait déjà
comment ça se passe...

Bien d'accord pour le travail sur soi. Pour le reste un peu moins, ça me parait indispensable de travailler à pied et monté en lieu clos avant, au moins pour s'assurer que les codes sont bien compris, ce qui a priori pour nous n'était pas le cas.

Je peux te dire qu'un cheval sur l'oeil comme l'étais le mien, avec des 1/2 tours fulgurants, des chutes dans les chemins, j'en ai connu plein. Le jour où j'ai ôté le filet, en rentrant chez moi, dans le chemin, je n'ai pas risqué grand chose...la sortie d'après, j'ai ôté le mors dans le village et suis rentrée sans. J'ai réellement été bluffée par l'attention et la receptivité qu'il a montré. La troisième fois, je suis partie sans, et après 300 mètres, je ne pensais même plus au fait que mon cheval était en licol plat.

Le fait de prendre sur soi en disant : voilà, je te fais confiance, j'enlève cette ferraille, on va faire autrement pour communiquer, le cheval le ressent et devient incroyablement attentif et à l'écoute, c'est bluffant.

Sur un autre forum que je fréquente, une cavalière d'endurance monte un PS arabe bien vif, qui court le nez en l'air, constamment dans la fuite. Je lui ai conseillé de tester en milieu clos : elle a trouvé qu'il écoutait super bien, répondait mieux au poids du corps, aux aides telles que la voix, plus léger, comme libéré.

Elle a fait plusieurs sorties et est revenue vraiment étonnée de l'attitude de son gros.



Comme si on désamorçait qque chose...

pâquerette a écrit:

Le fait de prendre sur soi en disant : voilà, je te fais confiance, j'enlève cette ferraille, on va faire autrement pour communiquer, le cheval le ressent et devient incroyablement attentif et à l'écoute, c'est bluffant.

Comme si on désamorçait qque chose...

Pâquerette a tout dit !

c'est exactement ce que j'ai ressenti !