J'ai hésité à poster là, ou dans les (belles) histoires de nos chevaux, mais comme ça va aussi me servir de journal de bord et que je veux vous faire partager mes avancées si avancées il y a, je poste là.
Alors je vous explique un peu le début pour plus de clarté. Jimmy, c'est un rescapé de la vie, je l'ai eu en 2000, il avait 14 ans, il connaissait les coups de poing, de pieds, les blocages dans un coin du paddock pour le frapper avec la chambrière...) mon niveau equestre 10 ans de radada dans un club et toujours pas dégoutée. Mon mari, jamais touché un cheval de sa vie, trop peur pardi. Et il m'offre le plus beau cadeau de ma vie, celui que j'attendais depuis si longtemps, Jimmy, mon premier cheval. Sauf qu'avec son passé, ça c'est pas du tout passé comme prévu. Pas de longue chevauchée dans le soleil couchant, ni pause tendresse ni rien. c'était ruade, cabrage, palettage, tout sauf la morsure, car il faut approcher l'homme de trop près... Bref, on a bien compris que la violence ne servait à rien (on le savait déjà à la base, mais vu ce qu'il avait déjà subit pépère, et vu les résultats...) Donc on a commencé par resté à faire du "rien" assis dans son immense paddock pendant 2 bon mois. Et puis il a fallu l'attraper pour le maréchal : 4 heures et on l'a eu par surprise. Le maréchal m'a passé un savon (les pieds gniagniagina trop longs gniagniagnia....) Oui, mais je venais de l'acheter depuis peu moi
. A force de patience on a réussi en 6 mois à faire de lui un cheval d'apparence tranquille, pansage, maréchal, vétérinaire OK. Et puis j'ai voulu le longer et le monter et hop, catastrophe, cheval debout ruade et tout et tout, alors on a fait différemment. Mon mari l'a tenu en longe comme pour les séances broutage, qu'il connaissait bien. et Hop, chuis monté dessus gentillement et ça aussi, ça a duré 2 mois. Jusqu'au jour où il s'est retourné et mon mari, qui ne savait pas bien se placer a reçu les postérieurs en pleine figure, fracture du crâne, 1 cm au dessus de l'oeil, mais le coté physique c'est pas le pire, après ya la trouille, celle qui donne des coliques, des sueurs à la vue du moindre équidé qui pète. Alors, il a fallu vaincre notre peur et celle de Jimmy. C'est en partie comme ça qu'on a découvert les chuchoteurs. D'abord, ya aucun club de ma région qui n'a voulu s'y coller à mon monstre, yen a même un qui m'a dit que le seul remède, c'était la longe (allez comprendre), donc j'ai fait des recherches jusqu'à arriver à Monty Roberts d'abort, Buck Branaman ensuite et Parelli ensuite. Première constatation, le Joinup à des limites, qu'on atteint rapidement : pour un cheval qui tient déjà à rester le plus loin possible de vous, qui charge et tout et tout, si vous êtes novices (c'était notre cas en plus) ben vous êtes cuits. Donc ça n'a pas trop collé avec M. Roberts, sauf pour l'amener à me regarder (en guise de drapeau, j'ai du utiliser un bidon en fer genre tonneau de barrel rempli de ferraille pour que ça fasse un bruit d'enfer pour éviter qu'il nous charge....
Après méthode Join up, on a fait méthode massage de Branaman, bon résultat au niveau de la désensibilisation (au bout de presque 1 an, je pouvais lui toucher enfin la tête sans qui ne me l'enlève trop vite et le dessous de la queue, maintenant, ça me prendrait 1 journée au plus mais je ne suis plus novice
). En fouinant, je trouve des infos sur parelli, commande le livre qui vient (à l'époque, soit 2000) d'être traduit en français, et on commence à bosser sérieux. A pied ça allait (pas de problème d'assiette..........
) mais sur le livre, comme vous avez du le remarquer, on ne parle pas encore des niveaux. Donc on a travaillé jusqu'à ce qu'il fasse tout les exercices (on ne parle pas encore des 7 jeux non plus) avec moins de 100 grammes de pression (party-part, driving, yoyo, cercle, sideways, squeeze) ce qui nous a pris longtemps, longtemps, longtemps, très longtemps.... Puis on est passé à la selle, et là , on a bien avancé en un mois (pas, trot, galop renes longues comme il dit le monsieur) et puis un jour, j'ai merdouillé : j'ai eu une apréhension, allez savoir pourquoi. Et j'ai repris des habitudes de club, je sais, c'est super nul, j'avoue. Seulement, une personne était présente, et elle m'a gonflée avec son "il faut le placer au départ au galop" et comme je suis un peu faible je l'ai écoutée, j'ai mis un peu beaucoup de mains et paf ruade mais le cul par dessus les oreilles + esquive à droite et nous voilà partis dans le champs du voisin (ma "carrière" à l'époque n'était pas fermée...). A partir de ce jour, je l'ai à nouveau fait rentrer dans ses anciens schémas de fonctionnement et impossible de le mettre au galop sans rodéo, que je tombes ou pas.
Si mes calculs sont bons, on est en janvier 2001. Je vais à cheval passion à avignon et fait connaissance de Corbigny. Sa leçon (magistrale) portait sur : comment ne pas prendre un coup de pied......
trop tard madame, ça c'est déjà fait. C'est pas grâve j'enmagasine les infos. On rentre à la maison, et puis je fais venir une monitrice qui, pendant ses vacances, dressait des chevaux sauvages de Patagonie. Et ce jour là , je me sors mon fabuleux, je me le fait tout beau, tout neuf, le selle, le détend (au trot, tu parles d'une détente) pour que la madame n'est plus qu'à essayer Zouille. Elle est arrivée et en guise d'essai, m'a donnée une leçon de tape cul, en me disant mets des jambes rentre lui dedans tape quoi. Oui, c'est bien gentil tout ça, mais Jimmy ça il connait bien. Il a été monté pendant 10 ans comme ça. résultats : il rodéotait même au trot, bien joué la dresseuse de patagonie non ? Donc j'en suis à j'ai peur même au trot, mon mari (qui n'était pas vraiment agueri à cette époque) je pouvais pas lui demandé de s'y coller. Il approchait difficilement les chevaux encore (à cause du coup de pied) et le voir ruer comme ça...
Alors j'ai démarché directement parelli par email. le lendemain, Sylvia (Furrer) prenait contact avec moi par téléphone, et là , la réponse n'était pas celle que j'attendais : "Je ne sait pas si je peux rééduquer ce cheval pour des débutants... " NON et NON ça va pas. Je le monte depuis près d'un an alors hein, faut trouver quelqu'un d'autre. et je me rappelle de Corbigny. Elle le prend sans hésiter, mais en septembre 2002. cool on est en août 2001, j'en fais quoi pendant ce temps ? du vacancier. Et du travail à pied, on peaufine. en septembre 2002, direction Mirepoix. (on avait jamais conduit un van et on s'est tapé les inondations du Gard
je veux un exorciste.....) Bref là bas, enfin une lueur d'espoir D'abord, elle l'appelle mon bijou. Enfin quelqu'un qui comprend. Première séance, dans le rond de longe, nous, on est en haut dans les gradins. Et là, mon pépère, à chaque tour, il s'arrête à nos pieds nous regarde en henissant doucement un genre de humhumhum. Je pleure comme une nouille (et oui à 30 ans, je pleurais pour mon cheval à chaque demonstration de tendresse). Bref 2 jours de bourrage de crâne plus loin, on galope tous les 3 (4 avec la juju quarter de Corbigny) à fond les manettes dans les sentiers de Mirepoix, elle est pas belle la vie ? Elle nous a confirmé que pour des débutants on avait fait un travail hors normes, qu'elle nous félicitait pour notre courage et tout et tout, que c'était vraiment un cheval difficile et dangereux, qu'il aurait pu être un excellent ptit cheval polyvalent, mais trop trop trop esquinté par l'homme malheureusement. Qu'il faudrait toujours rester sur le qui vive avec lui, blablablabla. Ca n'empêche pas que ça manque de psychologie et de spiritualité son travail, mais bon... Mon chapeau bas madame, et toute notre éternelle gratitude. C'est quand même la seule qui a posé ses fesses dessus, courageusement, et ma première expérience mystique, c'est chez elle que ça c'est passé. Dans l'absolu, elle n'a rien fait de plus que nous, sauf qu'elle avait meilleure assiette pour galoper, elle n'est pas tombé plusieurs coups de cul d'affilé, et il a compris que sa défense était inutile.
Et puis 1 an se passe sans heurt, que du bonheur. On découvre le western et on décide d'y initier le vieux Jimmy, septembre 2003, je le confie au bon soin de mon prof pour 2 mois de dressage (entre temps j'avais juré de ne le confier à personne, car personne n'est digne de confiance) et je me refais avoir, il revient initié superbement à un galop décomposé pourrite... (mais de quoi je me plains alors ?????), 100 Kg de moins
En fait, il a fait une dépression, il a pas supporté le granulé en prime. Il a aussi des poux et un staphylocoque (pardon pour les fautes), mais il a eu si peur d'être à nouveau dans de mauvaises mains, qu'il est différent, gentil, collant, il hennit quand on part, il a besoin qu'on le gratte (merci les boutons), j'en revient pas, mon mari lui apprend des trucs de dingue. Il fait des pas de coté en liberté, sous la selle. Bref quelque chose s'est passé, mais quoi ? Entre temps on va voir parelli, comme je vous l'ai raconté et on trouve mon chéri et moi, que ce qu'on fait, c'est plus harmonieux : ça manque de magie, de communication. Je m'explique : au niveau ou on en est, par moment, je n'ai qu'à penser à quelque chose et Jimmy s'execute. Quand on est comme ça, c'est comme un nuage, on est seul au monde. Il lit nos corps avant qu'on bouge. Les gens (les fameux piétons et donneurs de conseils) n'en reviennent pas et me disent texto :"normal, c'est un gentil cheval à la base" ou "normal, il est tellement vieux", sauf qu'à 22 ans, il peut virer qui il veut quand il veut.
Voilà pour l'histoire de Gros Père.
Donc maintenant ce vers quoi je vais, c'est cette notion de télépathie, de finesse, de communication suprême. Je me fous de la performance, je veux que ça se passe dans la joie et la bonne humeur. Ce sera sans mors, pour la selle, je me tate parce que je suis un peu grasse et lui son dos un peu fatigué, et ce sera pieds nus.
Le challenge c'est ça, que ce soit à pieds ou monté, ça m'est égal. Je veux finir un truc auquel j'ai gouté quelques fois, et que je souhaite mettre en place définitivement. A savoir qu'on soit dans une bulle tous les deux. Comme si nos deux auras fusionnent. Je l'entend et il m'entend penser. comme un centaure... (Non je ne me drogue pas le soir
)